REVUE THOMISTE, 1974, 4

Les pages consacrées par A. Tarby à l'étude critique et théologique de la prière eucharistique de l’Église de Jérusalem sont « le prolongement et le fruit d'une thèse doctorale présentée à l'Institut catholique de Paris » sur l'anaphore dite de saint Jacques (p. 5). Elles nous entraînent, d'abord, dans une recherche fort érudite - selon la loi du genre - de l'expression exacte de celle-ci, à travers le texte grec, relativement tardif, qui nous est parvenu, et sa confrontation avec des versions, syriaque, géorgienne, arménienne et éthiopienne (ch. I-II). Elles analysent ensuite soigneusement ses caractéristiques (ch. III) et détaillent ses richesses théologiques (ch. IV). Ce dernier chapitre est particulièrement fouillé. Il serait plus intéressant encore si l'anaphore de saint Jacques était étudiée en parallèle avec les autres anaphores antiques ou avec les prières eucharistiques actuelles. Il pose à nouveau à vif la vieille question de l'épiclèse : question qui demeurera non résolue tant qu'on s'acharnera à interroger les textes sur un point tout à fait étranger à la problématique de leurs auteurs. Un appendice propose une rédaction de la prière eucharistique hiérosolymitaine qui pourrait être utilisée aujourd'hui - si, sous-entendu, l'autorité compétente le permettait ; mais alors ne vaudrait-il pas mieux faire franchement du neuf plutôt qu'une adaptation au relent archéologique ?…