Date d'ajout : mardi 18 juillet 2017
par R. MARLET
LES ÉTUDES
La « crise moderniste » est d'abord une crise doctrinale, théologique. Elle n'en reste pas moins liée à une mutation culturelle provoquée par le développement des sciences positives. Aborder le modernisme du point de vue de la philosophie est donc une manière d'en rejoindre certains ressorts parmi les plus profonds. C'est aussi, en repensant ce qui ne fut pas toujours suffisamment pensé (et ne pouvait probablement pas l'être), un moyen de rouvrir des voies qui avaient pu sembler bouchées. Dans une étude très documentée, P. Colin analyse « le rôle du kantisme dans la crise moderniste ». Puis deux articles (J. Houssaye, S. Breton) sont consacrés à Édouard Le Roy, le second traitant plus spécialement de la façon dont le philosophe envisageait le dogme de la résurrection. Suivent deux études (X. Tilliette, J. Greisch) sur Maurice Blondel, l'une sur sa christologie et notamment son « panchristisme », l'autre sur les « aspects herméneutiques de la crise moderniste ». L'ouvrage se termine par une longue réflexion technique de D. Dubarle, le maître d'œuvre de cette recherche concertée, menée à l'intérieur de la Faculté de philosophie de l'Institut Catholique de Paris : « Modernisme et expérience religieuse ». On sait la complexité du concept d'expérience et toutes les discussions menées autour du thème de l' « expérience religieuse ». De nombreuses pages sont consacrées à l'analyse des thèses du P. Gardeil. Mais, à propos de ce thème particulier, on retrouve tous les débats de fond de cette époque qui nous apparait à la fois toute proche et déjà lointaine.