Date d'ajout : samedi 12 septembre 2015
par Jean-Fran�ois PETIT
REVUE : LA CROIX, avril 2004
A deux reprises, le 23 mai 1997 et le 19 janvier 2001, l'Institut catholique de Paris eut le privilège rare d'accueillir Michel Henry. Décédé en juillet 2002, ce philosophe, peu connu du grand public, est à l'origine d'un renouvellement extrêmement profond de l'approche philosophique du christianisme. Trois ouvrages majeurs composent ce que Gabrielle Dufour-Kowalska qualifie de «dernier palier de son édifice tripartite) : C'est moi la Vérité (1996), Incarnation. Une philosophie de la chair (2001) et un écrit posthume, Paroles du Christ (2002).
Ces trois' livres sont l'objet des discussions, tenues en présence de l'auteur et rassemblées aujourd'hui en un ouvrage par Philippe Capelle. Philosophes, exégètes et théologiens se sont relayés pour explorer les pré-supposés et les conséquences des positions du philosophe. Mgr Doré, pour ne citer que lui, n'a pas caché son « admiration » devant cette interprétation magistrale du christianisme. Fait aussi suffisamment rare pour être signalé, Michel Henry répondit aux questions restées en suspens dans sa philosophie, la place relativement ténue du mystère pascal dans ses écrits ou sa façon de lire l'Évangile de Jean, par exemple.
En fait, on ne comprend bien la vision du christianisme de Michel Henry que si on la rapporte à l'ensemble de son projet philosophique. C'est l'objet du livre de Gabrielle Dufour-Kowalska, qui s'était déjà signalée, en 1980, par une forte étude Michel Henry, qualifié à juste titre de « philosophe de la vie et.de la praxis ». […]