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BB n°34 LES ÉVÊQUES AU TEMPS DE VICHY. Loyalisme sans inféodation, les relations entre l'Église et l'État de 1940 à 1944

BB n°34 LES ÉVÊQUES AU TEMPS DE VICHY. Loyalisme sans inféodation, les relations entre l\'Église et l\'État de 1940 à 1944

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Date d'ajout : dimanche 20 septembre 2015

par BULLETIN CRITIQUE DU LIVRE FRAN�AIS, novembre 1999

Voici un hybride curieux de catéchisme et d'histoire. La réalité de la Seconde Guerre mondiale est tenue à distance au moyen de la théologie. Non, les évêques de France après la défaite de 1940 ne cherchaient pas une revanche politique et ne tiraient pas profit d'une déconfiture providentielle de leurs adversaires, coïncidant avec celle du pays. Ils appliquaient des règles classiques, renouvelées de saint Thomas d'Aquin, sur le partage des responsabilités entre le spirituel et le temporel. Tout au plus adaptaient-ils un peu la théorie en changeant opportunément d'exégètes : pour mettre en garde les ouailles au moment du Front populaire, ils avaient commandé à un abbé (Daniel-Joseph Lallement) une théorie suivant laquelle l'autorité, étant admis depuis saint Paul qu'elle vient de Dieu, est conférée directement par lui et non par le peuple, trop immature, qui se contente de désigner à l'attention du Seigneur ceux qu'il élit (thèse dite de la « désignation »). Changement de décor lorsque Pétain est acclamé par les foules : l'homme du jour est alors Francisco Suarez, jésuite espagnol du XVIe siècle, pour qui Dieu donne son onction au prince à travers le peuple. D'où ce « loyalisme sans inféodation » des évêques envers le maréchal, proclamé par l'assemblée des cardinaux et archevêques le 25 juillet 1941. Louis Clément a grand tort d'en faire, sans guillemets, son sous-titre, comme si ce vertueux idéal avait été si pleinement atteint qu'il acquérait la dignité d'un fait indiscutable alors qu'il s'agit d'un slogan confortablement élastique. Quant aux nombreux catholiques qui en jugeaient autrement et dénonçaient l'inféodation de leur hiérarchie, si leurs positions sont citées assez longuement et loyalement, elles sont condamnées avec des attendus qui laissent parfois pantois : Clément va jusqu'à opposer le sang-froid doctrinal des prélats à la « perception manichéenne de la réalité » de ces résistants, fruit elle-même de « perturbations psychologiques liées à l'état de guerre, à la malnutrition » et au traumatisme de l'invasion allemande de la zone Sud en novembre 1942. Cela signifierait-il que les évêques avalaient, par devoir, suffisamment de nourritures terrestres pour pouvoir prendre de la hauteur spirituelle en oubliant les malheurs du temps ? Il vaut mieux oublier ce dérapage et constater que ce travail contient tout de même bon nombre d'informations intéressantes, puisées dans des sources nouvelles, sur les réactions des hommes d'Église et leurs conciliabules feutrés.


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