Date d'ajout : mardi 20 juin 2017
par Ch. MARTIN
NOUVELLE REVUE THÉOLOGIQUE, février 1974
Le livre d'A. Tarby groupe deux études : la première est un essai de reconstitution du texte dit « primitif » c'est-à-dire, en fait, du texte le plus ancien qu'on puisse rejoindre de l'anaphore eucharistique attribuée à l'apôtre Jacques, frère du Seigneur, évêque de Jérusalem ; le second travail analyse le contenu liturgique et théologique de cette prière. Sur la base des mss grecs (plutôt tardifs, IXe siècle et suivants) et en faisant appel aux traditions orientales (syriaque, géorgienne, arménienne et éthiopienne) plus anciennes, surtout à la syriaque, la plus sobre, Tarby aboutit à un texte de l'anaphore qui peut être considéré comme approximativement contemporain des catéchèses de Cyrille de Jérusalem (milieu du IVe siècle) et dénote avec elles une parenté certaine, mais qu'on ne peut préciser davantage. La seconde partie présente les « richesses théologiques » et aussi les particularités liturgiques de l'anaphore étudiée sur la base du texte « primitif » reconstitué. Ici encore la comparaison avec les catéchèses de Cyrille est particulièrement payante. Parmi les points soulignés : la structure trinitaire de l'anaphore, avec la place très importante réservée à l'Esprit Saint; la doxologie ou louange de Dieu par l'univers entier et par l'homme en particulier; l'allusion explicite à l'homme sauvé par le Christ, et rétabli à 1'« image » de Dieu (on ne trouve cette expression que dans cette anaphore) ; l'Eucharistie, anamnèse ou mémorial du sacrifice et de la mort du Christ ; enfin, l'épiclèse, où est particulièrement mis en relief le rôle de l'Esprit Saint non seulement en vue de la sanctification des oblats, mais encore des participants et de l'Église entière. Étude excellente, claire, systématiquement présentée. Elle intéresse particulièrement les historiens du dogme, les théologiens et les liturgistes.