Date d'ajout : mardi 11 avril 2017
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COURRIER FRANÇAIS
Prêtre d'Angers, l'abbé Manceau donne ici une réécriture de sa thèse soutenue en 1978 à l'Institut Catholique de Paris.
On peut toujours critiquer ce genre biographique revenu aujourd'hui fort à la mode et qui met en avant une personne isolée en oubliant prétendument le contexte.
Dans le cas de Mgr Sibour, c'est heureux. On savait peu de choses de ce prélat, sinon son dramatique assassinat le 3 janvier 1857 dans l'église Saint-Étienne du Mont, C'est tout le mérite de l'auteur de montrer ce qu'il fit pour l'Église, d’abord à l'évêché de digne, puis à Paris.
Prêtre avancé, son zèle pastoral ne plaisait guère au régime de juillet. Le petit homme au front dégagé et au fin sourire, de santé fragile, savait en même temps être d'une fidélité totale au Pape et très attaché à une « collégialité épiscopale » étonnamment, moderne pour son époque. Sur ce point, son gallicanisme ne fait aucun doute.
Nommé à Paris par la République, il voyait ce régime d'un œil favorable, mais saluera l'avènement de l'Empire comme il se doit (au grand dam de Victor Hugo; qui lui dédie un poème féroce dont la trivialité ne rehausse d'ailleurs pas son auteur)
Tout entier à sa charge pastorale, il s'occupait surtout de restaurer les institutions diocésaines et de réussir son Concile Provincial de 1849. Avec enthousiasme, Jean Manceau fait allègrement de Mgr Sibour, un évêque de Vatican II. Il n'a sans doute pas tout à fait tort.
Un prêtre n'écrivait-il pas dans un journal en 1848 que le nouvel archevêque de Paris voulait « revenir » aux institutions fondées par l'Église (...) qui ont pour but de poser de sages limites au pouvoir épiscopal, afin de le rendre plus respectable, plus fort, plus fécond.
Un livre fort intéressant et très éclairant.