Date d'ajout : mardi 16 mai 2017
par Andr� GOUNELLE
ÉTUDES THÉOLOGIQUES ET RELIGIEUSES, 1985, 4
En 1523, Zwingli prononce un sermon sur « le berger » où il définit sa conception du ministère évangélique. Ce sermon, repris et développé, est publié sous la: forme d'un petit traité en 1524 (de même, le traité de 1523, De la justice divine et de la justice humaine, publié en traduction française dans la même collection - voir CR in ETR 1981/4, p. 635 - est le développement d'un sermon).
Ce traité s'inscrit dans un contexte polémique marqué : il est bâti sur l'opposition du bon et du mauvais berger ; il insiste sur le combat que représente le ministère évangélique et sur les risques qu'il comporte ; il rappelle la nécessité d'une liberté, voire d'une rupture à l'égard des liens familiaux et sociaux. Le rôle du « berger » consiste, d'abord, à prêcher l'Évangile du salut gratuit, à appeler à la repentance et à une vie nouvelle en s'en tenant strictement à l'enseignement de la Bible et en écartant tout autre doctrine. Le « berger » doit, ensuite, être un guide, un directeur; il a une fonction « paternelle » d'éducation morale, spirituelle et doctrinale qu'il ne peut exercer convenablement que s'il est, lui-même, un modèle. Enfin, le « berger » a une mission protectrice ; il lui appartient d'interpeller les autorités civiles sur leur conduite envers le peuple (amorce d'une théologie politique ?)
Ce traité est un classique de la Réforme. On se réjouit qu'il soit accessible aux francophones. Il a été traduit, présenté et annoté par le Pr Courvoisier avec la compétence qu'on lui connaît. Dans les œuvres de Zwingli traduites en français, on aurait pu signaler les divers textes (dont l'Abrégé de la foi chrétienne de 1531) publiés dans le livre, ancien et introuvable, de G. A. Hof, Vie d'Ulrich Zwingli (1882).