Date d'ajout : mercredi 19 août 2015
par Marianne LEFEBVRE
REVUE : ACROPOLIS N°192
Le mot antéchrist vient du grec antikhristos qui donnera en latin ecclésiastique antichristus. Une altération datant du XIIe siècle a transformé le préfixe anti (contre) en ante (avant). C'est pourquoi on parle d'antichrist ou d'antéchrist.
L'antéchrist est l'Adversaire du Christ qui, d'après saint Jean, doit venir quelque temps avant la fin du monde pour s'opposer à l'établissement du Royaume de Dieu.
Les différentes métamorphoses de l'Antichrist.
« Très peu de gens - y compris parmi les chrétiens dits "pratiquants" - croient encore vraiment à l'apparition, vers la fin de l'histoire, d'un personnage mi-réel, mi fabuleux, tel qu'il est décrit par les Pères de l'Église. Mais son image retravaillée, revalorisée, mise à jour, continue de hanter les esprits, surtout dans les périodes troubles, dont l'histoire moderne n'a pas été épargnée. » C'est par ces mots que Cristian Badilita évoque dans son livre le mythe de l'Antichrist qui représente le problème du mal absolu agissant dans l'histoire, à la fin des temps, sous une forme radicale, c'est-à-dire incarnée dans un être humain. Mais si cette vision réapparaît en période de crise, l'Antichrist peut prendre l'aspect d'une énergie insidieuse « progrès technologique et avancée irraisonnée de la science, individualisme et pragmatisme du mode de vie contemporain, sécularisme généralisée de notre époque… »
L'auteur brosse un tableau historique des différentes métamorphoses de l'Antichrist, depuis Marc jusqu'à la synthèse de Théodoret de Cyr (Ve siècle). Tyran sanguinaire pour les uns, magicien et pseudo-exégète pour les autres, incarnation de Satan ou du Diable, l'image de l'Antichrist évolue pour arriver à la théorie de saint Augustin : chacun d'entre nous peut être Antichrist potentiel s'il ne suit pas les enseignements du Christ !