Date d'ajout : vendredi 08 janvier 2016
par L. PETER
REVUE : CENTRE PROTESTANT D'ÉTUDE ET DE DOCUMENTATION, LIBRE SENS, mars 1998
AUTEUR : L. PETER
TEXTE :
En 1997, à l'occasion de la béatification d'Ozanam par Jean-Paul Il, P. de Laubier a réédité en les préfaçant deux études parues en 1914 dans l'ouvrage du centenaire de la naissance d'Ozanam : « Le fondateur de la Société de Saint-Vincent de Paul », de Lanzac de Laborie, et « La pensée sociale de Fr. Ozanam » d'E. Duthoit.
La lecture de ces deux articles est gênée par un style apologétique dépassé - et inutile : la correspondance d'Ozanam souvent citée ainsi que les témoignages de ses contemporains relevés par les deux auteurs suffisent à eux seuls pour éclairer le lecteur sur le témoin du Christ que fut Ozanam.
Professeur, érudit, écrivain, Ozanam avait aussi le souci très profond de pratiquer la charité en visitant les pauvres. Le premier article de cet opuscule raconte la création, en 1833 à Paris, de la première conférence de charité, tout de suite placée sous le patronage de Saint-Vincent de Paul. On suit le développement de son champ d'action dans les années suivantes, à Paris et en province, sous l'impulsion de tous les instants d'Ozanam, toujours à la tâche avec ardeur.
Le second article situe sa pensée face aux courants d'idées de l'époque. Il s'insurge contre le libéralisme des Saint Simoniens préoccupés avant tout de développement économique ; il repousse aussi les doctrines socialistes qui visent, certes, la transformation de la société, mais en dehors du christianisme. Ozanam veut voir la société qui naît de la révolution industrielle baigner dans la lumière de la charité ; il est convaincu qu'elle seule, si elle est pratiquée par tous les chrétiens, pourra rendre efficaces les améliorations apportées par les sciences et les techniques. Son christianisme social repose sur la vertu des humbles travaux quotidiens, de l'amour fraternel, allant vers les autres avec délicatesse et tolérance - optimisme utopique qu'il s'attachera à vivre personnellement jusqu'à l'épuisement de ses forces.