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TH n°018 ATHENAGORAS. A STUDY IN SECOND CENTURY APOLOGETIC

TH n°018 ATHENAGORAS. A STUDY IN SECOND CENTURY APOLOGETIC

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Date d'ajout : mardi 04 juillet 2017

par Marie-Vincent LEROY

REVUE THOMISTE, 4, 1974

Dans l'intéressante monographie qu'il consacre à Athénagoras, Leslie W. Barnard regrette que l'étude de cet apologiste ait pâti non seulement de la négligence quasi totale dans laquelle l'antiquité chrétienne tint les Pères apologistes, mais aussi du blocage qui dans les histoires de la pensée chrétienne le présente en même temps que les autres apologistes, au détriment de ce qu'il comporte d'original. Après avoir exposé en détail ce que nous pouvons savoir de sa vie et de son œuvre, qu'il situe au moins en partie dans les débuts de l'école chrétienne-platonicienne d'Alexandrie (il maintient l'authenticité du traité Sur la résurrection des morts contre R. M. Grant dont il réfute les arguments), l'A. précise son rapport au milieu philosophique de son temps, en particulier à ses contemporains Galien, Marc-Aurèle (auquel fut adressée la Supplique) et Celse, puis son rattachement à la tradition biblique et chrétienne (ch. I-V). Dans la seconde partie de l'ouvrage (ch. VI-XII), il présente avec soin l'enseignement d'Athénagore sur Dieu, le Logos-Fils, le Saint-Esprit et la Trinité, les puissances angéliques, la création et l'homme; sa conception de l'Église et de la liturgie ; sa doctrine morale, appuyée sur l'expérience de la communauté chrétienne.
Athénagore est un remarquable témoin de la tradition chrétienne à l'intérieur de laquelle sa pensée se meut et qu'elle ambitionne de servir. Dans sa réflexion sur les relations des Personnes divines, il est allé plus avant que tout autre penseur de son temps et le vocabulaire technique qu'il élabore fraie déjà les voies à la théologie post-nicéenne. Sa conception du Logos évite les expressions qui chez un Justin donneront prise à une interprétation subordinatianiste. Il fournit des indications intéressantes sur la vie liturgique de son temps (le baiser de paix, par exemple) et forge, pour qualifier la célébration eucharistique face aux sacrifices païens et juifs, l'expression de sacrifice non sanglant (anaimactos) qui sera appelée à une telle fortune dans la tradition catholique tant d'Orient que d'Occident.
Mais à vouloir trouver chez lui un exposé complet de la foi chrétienne, on s'exposerait à la méprise où tomba Jérôme dans les reproches qu'il adressa à Rufin au sujet des Sententiae Syxti. Athénagore en effet fait œuvre d'apologiste et c'est pour ceux du dehors qu'il écrit, avec des arguments et des « raisons » susceptibles de les ébranler et de les convaincre. Il entend relever le défi que l'hellénisme adresse à la « sagesse » chrétienne, et dans ce dialogue, où l'A. compare son attitude à celle des autres apologistes, Justin d'une part, Tatien et Théophile d'autre part, et à celle de Clément d'Alexandrie, il entend établir la rationalité de la foi et dégager en sa spécificité ce qu'on appellera par la suite la métaphysique du christianisme, sans le moins du monde « helléniser le christianisme ». D'où sa démonstration rationnelle du monothéisme, sa conception de la providence et de la création et. l'usage qu'il y fait de l'analogie de l'être, sa définition de l'unité essentielle de l'homme composé d'un corps mortel et d'une âme spirituelle, naturellement immortelle, et appelé de ce chef à la résurrection corporelle, etc. D'où encore son éthique sur le respect du corps et de la vie, le rejet indigné de l'infanticide et de l'avortement (« nous disons que celles qui emploient des moyens pour se faire avorter commettent des meurtres et devront rendre compte de l'avortement à Dieu », Suppl. 35) ; sur la finalité première du mariage et son indissolubilité (conçue de telle sorte que la mort elle-même n'en saurait briser le lien et qu'un second mariage n'est jamais qu'un « adultère décent »), et pourtant la dignité supérieure de la virginité pour Dieu.
En tout cela, l'attitude du vieil apologiste de la fin du deuxième siècle nous est un exemple particulièrement éclairant et stimulant, en un temps où les philosophies et idéologies étrangères lancent à la foi leur défi et où l'Église subit l'assaut d'un nouveau paganisme ; et son enseignement nous est une lumière, ainsi que le témoignage qu'il nous donne de la constance et de l'inébranlabilité de la tradition catholique en un temps où, comme dit l'A., « les fondations elles-mêmes sont ébranlées » (p. 183).


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