Date d'ajout : mardi 06 juin 2017
par O. R.
IRÉNIKON, 1972,4
L'érudition concernant tant de choses profanes qui perce dans les écrits de Clément d'Alexandrie a tenté beaucoup de fois les philosophes et les humanistes. Sa doctrine du mariage et de la famille n'avait pas encore été traitée dans son ensemble et l'œuvre présente l'a fait avec une très grande diligence. Elle apporte, au sein des controverses d’aujourd'hui, un atout précieux. Sans doute l'influence de la philosophie stoïcienne est grand chez Clément, et sa rigidité marque sa doctrine du mariage. Comme d'autres anciens Pères, du reste, la procréation apparaît comme le seul but légitime. L'élan doctrinal du christianisme et les écarts des premières hérésies ont rendu Clément particulièrement attentif à ne rien relâcher. La doctrine de l'amour conjugal n'y apparaît guère et, de ce point de vue, les développements ultérieurs, branchés sur les textes pauliniens, ont pu rééquilibrer une notion peut-être trop rigoureuse. Il est vrai que c'est à grande peine que les chercheurs arrivent à synthétiser les éléments doctrinaux chez Clément, dont les écrits sont souvent peu centrés sur des sujets précis et où il faut une abondante moisson de détails pour dégager des perspectives d'ensemble. On ne peut que louer le présent travail du jeune chercheur canadien qui a réussi à le faire. Il avait reçu les encouragements répétés du P. Montdésert, directeur de « Sources Chrétiennes » et spécialiste de Clément. C'est grâce à lui, nous assure-t-on, que l'ouvrage a pu voir le jour.