Date d'ajout : mardi 06 juin 2017
par Jean DENIS
LES QUESTIONS LITURGIQUES ET PAROISSIALES, 1, 1980
Après saint Paul, Clément apparaît dans la littérature chrétienne orthodoxe comme le premier auteur qui ait prêté une attention soutenue aux problèmes posés par le mariage, la virginité, les rapports familiaux.
Nous sommes ici vers la fin du IIe siècle, c'est-à-dire à la bordure entre les temps apostoliques et l'époque patristique.
Nous sommes dans une grande ville de l'Empire, en un moment où la licence des mœurs atteignait le même paroxysme que dans notre monde contemporain.
L'ouvrage de J.-P. Broudéhoux est important et son sujet nous apparaît d'une actualité plus grande encore aujourd'hui qu'hier.
Il analyse systématiquement les positions de Clément devant tous les problèmes du mariage et de la famille. Ces positions sont d'une fermeté rigoureuse.
Clément, dont on ne sait pas très bien quel était son statut dans l'Église de son temps, était un esprit extrêmement cultivé doublé d'un écrivain de grand talent. Son œuvre est donc pour nous un témoignage fort appréciable. On voudrait retrouver aujourd'hui pareil langage tenu avec autant d'autorité.
En fait de morale sexuelle et familiale Clément est manifestement influencé par la philosophie stoïcienne, mais ses thèses sont développées dans une optique religieuse.
Le mot-clé se trouve probablement à la page 110 où l'auteur nous montre que pour Clément le mariage est une diaconie, c'est-à-dire un service de Dieu. Et ceci devrait faire réfléchir ceux qui croient encore que l'Église n'a découvert la sacramentalité du mariage qu'au Ve siècle et même plus tard encore.