Date d'ajout : samedi 12 septembre 2015
par Lucette PETER
REVUE : LIBRE SENS n° 84
Édition augmentée et remaniée du livre de J.-M. Domenach et D. Rendu paru en 1947, Gilbert Dru. celui qui croyait au Ciel, ce nouvel ouvrage replace la vie de G. Dru dans son cadre : Lyon, capitale religieuse, foyer d'une intense activité spirituelle et intellectuelle, première ville de la France libre à partir de 1940, enrichie par l'exode de nombreuses personnalités, devenue le grand foyer de résistance à l'envahisseur face aux pressions du gouvernement de Vichy, lui-même fortement relayé dans la ville.
La guerre est un choc pour Gilbert Dru : né à Lyon en 1920, issu d'une classe moyenne aux profondes convictions religieuses, élève avec J.-M. Domenach du collège des Jésuites, en khâgne au lycée du Parc en 1939, mobilisé en 1940, il se retrouve en 1941 étudiant à la Faculté des Lettres de Lyon et très vite devient responsable de la Jeunesse Étudiante Catholique. Il entre dans la résistance, ainsi que sa fiancée Denise Jouve. Il se lie d'amitié avec Mandouze, le père de Lubac, Fumet, Lacroix, E. Mounier et beaucoup d'autres.
Sa foi exigeante le conduit à un engagement grandissant. En 1943, il cherche à créer, non un parti, mais un mouvement qui se tienne loin à la fois des erreurs du totalitarisme et des travers de la Troisième république. Mais il se heurte aux appareils politiques en restructuration; sans se départir de son enthousiasme, il fait le lien entre la base étudiante et les futurs chefs du MRP ; peu à peu, il en vient à souhaiter réunir les cadres de la Résistance dans un grand parti républicain non confessionnel, et participer à une révolution humaine non marxiste.
Après plusieurs voyages et séjours à Paris pour multiplier les contacts, il revient définitivement à Lyon en avril 1944 ; il prépare la Libération, niais il est arrêté le 17 juillet par la Gestapo, un plan d'insurrection en poche ; il est torturé, et fusillé place Bellecour dix jours plus tard, en représailles à un attentat anti-allemand.
C'est à lui, en même temps qu'à trois autres résistants, qu'Aragon, qu'il admirait beaucoup, a dédié « la Rose et le Réséda » : « celui qui croyait au ciel et celui qui n'y croyait pas »…