Date d'ajout : mardi 11 avril 2017
par Joseph THOMAS
ÉTUDES, mars 1990
L'essentiel de cet ouvrage, après une bonne introduction, réside dans un dossier de quelques cent-cinquante pièces. Il rassemble, principalement, la correspondance échangée entre William Wake, alors archevêque de Cantorbéry, et Louis Ellies Du Pin, docteur de la Faculté de Théologie de Paris. Des intermédiaires assurent le contact et s'agitent autour d'eux. Cette correspondance, présentée avec une érudition sans défaut, est publiée dans la langue originale, anglais, latin, français. L'enjeu, c'est l'union des Églises. L' Église anglicane regarde avec sympathie vers l'Église gallicane, dont les relations avec Rome connaissent des moments difficiles. Un rapprochement pourrait entraîner, en France, une rupture avec le Saint-Siège. L'opération n'est donc pas dénuée d'arrière-pensées. Du moins, il y a dialogue. Il se déroule dans un climat de sérénité et de respect mutuel. Même si les projets d'union se révèlent vite chimériques, le repérage des points de désaccord progresse. Nous avons là le premier exemple d'un véritable dialogue œcuménique. Les interlocuteurs, à l'indiscutable esprit de charité, se refusent à tricher ou à trahir. Pourtant, outre leurs divergences confessionnelles, deux conceptions de l'œcuménisme s'affrontent. Les anglicans visent avant tout une union des Églises ; les catholiques, tout jansénistes et gallicans qu'ils soient, ne renoncent jamais à poursuivre l'idéal d'une unité visible de l'Église. Ce clivage se retrouve de nos jours.