Date d'ajout : mardi 22 décembre 2015
par Genevi�ve H�BERT
REVUE : ÉTUDES, mars 2001
Voici, aVec une très bonne préface de J. Greisch, neuf études publiées naguère dans les Archives de Philosophie. à une époque où l'herméneutique philosophique, en particulier germanique, se heurtait en France à bien des résistances. « L'âme de [son] herméneutique », pour Gadamer, consistait à prendre en compte le fait qu'« en tant qu'êtres qui se comprennent, nous sommes entrainés dans un advenir de la vérité ». Cet advenir s'effectue dans la compréhension féconde d'une altérité, en particulier celle d'autrui. « Comprendre autrui, c'est lui donner raison jusqu'à un certain degré. Et, par le fait même, cela nous transforme nous-mêmes… Cela suppose un milieu commun de compréhension entre tous les hommes. une « entente », une universalité dans l'expérience de la vérité qui diffèrent de celle de la science et de la technique, mais exprime très profondément notre rapport au monde. Son fondement est le langage. Remarquable, de ce point de vue, l'étude sur la Science de la logique. Gadamer choisit Hegel contre Schleiermacher, mais montre la nécessité pour la dialectique hégélienne de se reprendre dans l'herméneutique. Car l'influence que l'histoire exerce sur nous déborde toujours le savoir que nous en avons. La tâche d'appropriation du passé et de la tradition n'est jamais une répétition, mais elle est une incessante recréation. Il y a toujours du neuf et du vivant à trouver dans le passé le plus vieux. La distance historique n'est pas une calamité et chaque situation nouvelle offre la possibilité d'un renouvellement de la vérité.