Date d'ajout : vendredi 22 janvier 2016
par Lucian TURCESCU
REVUE : STUDIES IN RELIGION / SCIENCES RELIGIEUSES
Ce livre est la reprise, remaniée et remise à jour, d'une thèse soutenue en 1993 à la section des Sciences religieuses de l'École Pratique des Hautes Études, pour l'obtention du doctorat ès lettres. En analysant à nouveaux frais la christologie cyrillienne, Meunier veut répondre à la question suivante : Cyrille d'Alexandrie (vers 375-444), vénéré comme docteur de la foi dans les Églises orthodoxe et catholique, est-il l'ancêtre de la pensée monophysite qui s'est toujours réclamée de lui, et qui a fait schisme depuis le concile de Chalcédoine (451) jusqu'à nos jours ? Il conclut que le Christ de Cyrille est ontologiquement un sujet divin, et c'est en ce sens qu'il faut entendre la formule controversée de « l'unique nature du Verbe incarné » qui a donnée naissance au monophysisme, L'idée que le mot « nature» de cette formule se réfère à l'hypostase du Verbe, non pas à la nature divine, est l'interprétation classique chalcédonienne et Cyrille lui-même la confirme avant la lettre quand il accepte l'humanité parfaite du Verbe de la confession de foi antiochienne de 433. Pour expliquer comment des actes authentiquement humains du Christ sont des actes du Logos, Cyrille a développé ce que Meunier considère une notion clef de sa théologie, à savoir la notion d'appropriation, qui ajuste en quelque sorte à l'hypostase du Verbe l'humanité réelle et intégrale que suppose sa vision du salut.
Cet ouvrage érudit est une contribution importante à une meilleure connaissance de la christologie cyrillienne. Il sera lecture obligatoire pour les spécialistes en patristique de même que pour les historiens du dogme et les théologiens.