Date d'ajout : dimanche 11 octobre 2015
par M. de P.
REVUE : BULLETIN ESPRIT ET VIE, avril 1997
Au XIXe siècle il y avait aussi beaucoup de voyous et de vagabonds. Le Père Joseph Rey, né en 1798, orphelin dans une famille pauvre, devin en 1821 prêtre du diocèse de Lyon, vicaire, puis aumônier d'une Congrégation de Sœurs. En 1834 il prit conscience du problème social posé par l'industrialisation et l'urbanisation. En 1835 le voilà contraint de devenir supérieur des Frères des Prisons, fondation récente recrutée parmi de jeunes ouvriers. Il crée bientôt à Oullins un refuge pour « cette foule d'enfants vagabonds et malfaisants qui ne vivent que de rapines, et qui se familiarisent par degrés avec le crime ». Pour les Frères de Saint Joseph, devenus maîtres de jeunes délinquants en diverses prisons, il fallut trouver un lieu plus vaste pour leur noviciat. L'ancienne abbaye de Cîteaux fut achetée en 1845 et devint bientôt une colonie agricole. Après 1848 ce fut une « colonie pénitentiaire » qui compte jusqu'à 200 jeunes détenus. Le Père Rey se révéla grand éducateur. Il s'agissait de bien traiter les enfants, ne pas les mépriser, d'œuvrer pour leur redressement et leur réinsertion. La guerre de 1870 amena de gros problèmes. Mais le Père Rey était âgé et il mourut en 1874. Ses obsèques furent suivies par un grand nombre de notables et de gens simples qui le considéraient comme un Saint.
La Société de Saint Joseph lui a survécu par sa branche féminine et est aujourd'hui une Congrégation de droit pontifical qui a une trentaine d'établissements en 15 diocèses et 7 pays,
L'ouvrage d'Eric Baratay, maître de conférences, l'Université Jean-Moulin de Lyon, est très sérieusement documenté à partir de nombreuses archives t de plusieurs ouvrages du siècle dernier. C'est l'œuvre solide d'un historien.