Date d'ajout : mardi 11 avril 2017
par J.-M. F.
REVUE THOMISTE, 1984,1
En 1800, le religieux prémontré Hervé-Julien Le Sage rédige le récit du voyage qu'il réalisa de sa Bretagne natale jusqu'en Silésie pendant les six longues années que dura son exil. Spécialiste de l'Ordre de Prémontré en France, X. L. d'O. a travaillé ces mémoires dans sa thèse de troisième cycle. Il fait précéder le texte de ces « lettres » d'exil d'une biographie de leur auteur et d'une courte analyse.
Il s'agit donc du récit (sous forme de lettres) des « tristes aventures d'un prêtre pendant la tourmente révolutionnaire » (p. 15). En 1791, il est un prêtre déjà expérimenté, chargé d'une paroisse tout en dépendant de l'abbaye de Beauport.
Il refuse de prêter le serment requis par la Constitution civile du clergé et doit dès lors s'expatrier. Tout au long de ses lettres, Le Sage fait preuve d'un attachement sincère à sa nation, alors même qu'il stigmatise les excès et les injustices de la Révolution. Plus encore, il reste, tout au long des péripéties de son exil, fondamentalement attaché à sa profession religieuse et aux observances de Prémontré. Se rendant de maison en maison de son Ordre, depuis les Pays-Bas jusqu'en Saxe et en Silésie, par la vallée du Rhin et la Suisse, il nous livre ses observations sur l'état de la vie religieuse. Il nous donne ainsi un portrait du « religieux de la fin du XVIIe siècle pour plusieurs pays d'Europe : ici bénéficiant de l'accueil de ses frères en religion ; ailleurs, déplorant le faible niveau des études.
Outre le ton vivant qu'emploie son A., le présent document retient l'attention f du lecteur par la sincérité des sentiments qui ont présidé à sa rédaction.