Date d'ajout : mardi 11 avril 2017
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SOURCES, septembre 1988
Après avoir été blessé sur les barricades de juin 1848, l'archevêque de Paris succombe. La nouvelle jeune République va proposer au pape de nommer à sa place Mgr Sibour qui est évêque de Digne depuis déjà huit ans. Cela même qui l'avait écarté des promotions antérieures en fait le meilleur candidat : son indépendance. Mgr Maret, un des derniers gallicans, qui a soutenu cette candidature explique bien que c'est « le petit parti catholique » de la République qui l'a recommandé : les Bucheziens avec le journal « L'Ère nouvelle »: on sait les liens que ce monde a avec Lacordaire. Il espère que le nouvel archevêque saura rendre au clergé l'ordre démocratique par les institutions canoniques, « libérales et même démocratiques ».
De fait, Mgr Sibour, en un temps assez court, réussira à donner une impulsion à son diocèse par diverses réformes. À défaut d'un concile national refusé par Pie IX qui estime que les temps n'y sont pas favorables, il réunit un concile provincial pendant deux jours en septembre 1849, qui semble avoir eu de l'influence. Un projet de catéchisme national n'aboutit pas. Mgr Sibour fut-il gallican ? L'auteur qui souligne son acceptation sans faille de la proclamation du dogme de l'Immaculée Conception en 1854 et son ralliement à l'introduction de la liturgie romaine, estime qu'il est plus proche de notre conception de la collégialité que du gallicanisme strict. La mort de Mgr Sibour fut tragique : il fut assassiné par un prêtre interdit en l'église Saint-Etienne du Mont en s'écriant : « Malheureux ! mon Dieu ! » Il était opportun de faire connaître cette intéressante figure de l'Église de France au XIXe siècle.