Date d'ajout : mardi 16 mai 2017
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BULLETIN CRITIQUE DU LIVRE FRANÇAIS, juillet 1987
Préparée sous la direction du P. H. Holstein, s.j., la thèse de doctorat de l'abbé Manceau (prêtre du diocèse d'Angers) est consacrée à un archevêque de Paris du XIXe siècle assez négligé par les historiens et dont la personnalité méritait cependant une étude approfondie. Originaire de la Drôme, chanoine de Nîmes, évêque de Digne de 1840 à 1848, il fut appelé à remplacer Mgr Affre mort sur les barricades ; on sait qu'il fut assassiné à Saint-Étienne-du-Mont en 1857. L'ouvrage débute par une biographie (transformée, à partir de 1848, en une chronologie détaillée) et se poursuit par l'étude des principales activités du prélat : concile de Paris en 1849, conflit avec l'Univers de L. Veuillot, organisation du diocèse, questions politiques et sociales, et s'achève sur un portrait de l'archevêque qui, s'il ne fut pas « gallican », apparaît toutefois comme un vigoureux défenseur de la « collégialité épiscopale ». L'essentiel de la documentation provient des Archives nationales et de celles de l'archevêché de Paris (l'enquête ne semble pas avoir été étendue à Rome). L'abbé Manceau cite de très nombreux textes, ce qui permet de bien connaître la pensée de Mgr Sibour, très attaché aux « institutions diocésaines », spécialement au chapitre et à l'officialité, problèmes qu'il avait déjà étudiés comme évêque de Digne. D'autres fonds auraient sans doute apporté à l'auteur des compléments utiles, par exemple les papiers Falloux, qui contiennent des lettres de l'archevêque, telle celle du 8 octobre 1849 où le prélat supplie le ministre des Cultes de proposer la suppression des articles organiques, « cette tour que l'enfer a élevée pour y enfermer la liberté de l'Église ! », ou encore les lettres relatives à l'affaire V. Cousin.