Date d'ajout : mardi 22 décembre 2015
par BULLETIN CRITIQUE DU LIVRE FRANC?AIS, novembre 1999
Prêtre, docteur d'État en médecine et radiologue-praticien hospitalier au service du Saint-Siège (Conseil pontifical de la culture), professeur de théologie morale à l'institut pontifical Regina mundi de Rome, Jean-Pascal Perrenx fait appel à toutes ses connaissances pour écrire ce commentaire de l'encyclique Evangelium vitae publiée par Jean-Paul II, datée du 25 novembre 1995. Conscient que les questions relatives à la vie humaine sont du ressort de diverses disciplines, J.-P. Perrenx introduit le lecteur dans « une approche pluridisciplinaire et interdisciplinaire », comme l'écrit G. Cottier, dans sa préface. Cette complémentarité des savoirs a commandé la distribution et l'articulation des chapitres, qui se répartissent en deux tomes. Dans le premier volume, « À la lumière de la raison », l'auteur commence par étudier les propriétés essentielles de la « vie biologique » et il critique les divers arguments qui tentent de dissocier l'apparition de l'individu humain d'avec la fécondation. Selon lui, une idéologie utilitariste, égoïste et raciste se profile derrière ces théories, et aucun fait biologique n'étaye le terme « préembryon ». Le deuxième chapitre (« Vie philosophique ») présente tout individu humain comme une personne, unité essentielle d'âme et de corps, cependant que le troisième chapitre (« Vie sociologique ») traite de la situation culturelle et sociale de la société moderne, prolongeant les descriptions de l'encyclique : les menaces contre la vie, le phénomène démographique et les signes d'espérance. Dans le quatrième chapitre (« Vie juridique »), J.-P. Perrenx rappelle qu'il existe une loi naturelle accessible à la raison et confirmée par la Révélation. Il étudie les applications concrètes des législations en matière d'avortement ou d'euthanasie, insistant sur le caractère naturel prépolitique du droit à la vie. Dans le second volume, « À la lumière de la foi », c'est la voix du théologien qui s'élève. J.-P. Perrenx n'accepte pas l'exclusion de la théologie des débats bioéthiques, souvent programmée au nom du pluralisme idéologique, car, selon lui, c'est la théologie qui éclaire définitivement l'homme. Ce qu'il entend montrer en deux fort remarquables chapitres. Dans celui intitulé « La vie théologique », il présente ce qui constitue la source, le cœur et la fin de l'anthropologie: la vie de l'homme comme personne créée à l'image de Dieu. Le chapitre final, « La vie éthique », aborde tous les grands thèmes de la morale de la vie : avortement, droits de l'embryon, suicide, légitime défense, peine de mort, et euthanasie. Ce commentaire d'Evangelium vitae enrichit la théologie morale : il renouvelle et approfondit la réflexion théologique sur la vie humaine. Aussi G. Cottier lui souhaite-t-il « la large diffusion qu'il mérite ».