Date d'ajout : mardi 18 juillet 2017
par Émile RIDEAU
ÉLÉMENTS DE BIBLIOGRAPHIE, 142
Plus technique que le précédent, mais non moins intéressant, ce livre rassemble six contributions de professeurs de l'Institut Catholique de Paris sur les problèmes, toujours ouverts, posés par le modernisme. P. Colin aborde la relation complexe de ce dernier avec le kantisme ainsi que l'effort de M. Blondel et d'E. Le Roy, dans la ligne de saint Augustin et de saint Thomas, pour réintroduire dans la pensée chrétienne l'élan dynamique vers la plénitude de la vérité.
J. Houssaye s'attache à l'effort d'E. Le Roy, dont le "pragmatisme", certes imparfait, cherche à rejoindre la pensée et la vie. Dans son étude du même auteur, S. Breton montre aussi que la formulation dogmatique n'a rien d'un "théorème" abstrait, ce qui vaut notamment pour la résurrection du Christ. Suivent deux chapitres (X. Tilliette et J. Greisch) sur la pensée de M. Blondel : son admirable christologie (qui fait droit à la "kénose" de la divinité de Jésus), son effort pour repenser la notion d'histoire en l'ouvrant à la possibilité du surnaturel. Enfin D. Dubarle se fonde sur la belle théologie du Père Gardeil (elle-même inspirée de saint Thomas) pour suggérer que, tout en étant une nouveauté gratuite et irréductible, la Révélation est en continuité avec une affirmation fondamentale de Dieu, connaturelIe à l'homme : au cœur du "vécu" commun, Dieu est déjà là. Il existe une gradation de la vérité : depuis l'''expérience d'être", donnée à tous, jusqu'à la foi commune et à l'union mystique de certains privilégiés.
- En somme, on le voit, une recherche fructueuse qui vise à une meilleure intelligence de la foi, comme le demandait Jean XXIII au début du concile.