Date d'ajout : jeudi 05 novembre 2015
par G. MICHIELS
REVUE : QUESTIONS LITURGIQUES, 1, 1999
Dans la préface à cet ouvrage, repris d'une thèse remarquée, soutenue à l'Institut catholique de Paris, Jean -Yves Hameline écrit en termes choisis : "Personne mieux et autant que saint Augustin n'a dit la crainte d'une entreprise trop délectable d’une voix sur l’oreille. Mais personne n’a exprimé mieux que lui que l'annonce (l'évangile) de la dectabilité même du salut en Dieu, et sa totale bienfaisance, trouvait en ce vecteur sensible, chant de l'Église, chant du Psaume, sa forme d'élection et son pouvoir de briser les résistances ». À l'heure où l'on voit converger de nombreux travaux concernant une anthropologie, voire une éthologie historique de la voix, il est bon aussi, comme l'a fait l'auteur, de s'interroger sur le renouveau des chemins de l'esprit et du cœur qui portent une attention accrue aux supports et conditions de l'expérience religieuse. Brisant le cloisonnement entre des disciplines aussi diverses que l'histoire, l'étude du mouvement des idées, des mœurs, des doctrines, mais aussi de la pratique musicales, M. Brulin analyse en une suite de chapitres bien charpentés la fonction spécifique de la Voix, de la Vocalité, dans la constitution de l'expérience chrétienne individuelle et ecclésiale. Elle a pris comme cadre de son exposé ce grand siècle augustinien que fut le XVIIe siècle avec ses auteurs renommés comme Bossuet, Fénelon et bien d'autres. Au total elle fournit une étude fort nouvelle et originale sur la théogalité de la Voix, porteuse de la parole divine. Signalons tout particulièrement du point de vue liturgique le chapitre II qui esquisse une théologie de la prière liturgique d'après le Traité de l'Office divin de Louis Thomassin (1686). Outre une bibliographie abondante des ouvrages et documents consultés pour ce travail d'envergure, on trouvera également un Index des noms des personnes signalées.