Date d'ajout : mardi 16 mai 2017
par S. N.
IRENIKON janvier 1990
L'évolution des circonstances politico-religieuses rendent subitement favorable en 1717 un dialogue théologique entre l'Église gallicane et l'Église anglicane. Les partenaires de ce dialogue d'union furent Louis Ellies Du Pin, théologien de la Sorbonne, et William Wake, archevêque de Cantorbéry. Le français est résolument gallican et hostile à la bulle Unigenitus. L'anglais est le tenant d'un anglicanisme sans compromission, davantage tourné vers le protestantisme. Dès le début, un grave malentendu pesait sur le dialogue. L'archevêque Wake croyait que la France gallicane et jansénisante était elle-même à la veille d'un schisme avec Rome ! Si les deux parties avaient en commun, entre autres, l'amour des Pères de l'Église, une ecclésiologie de type conciliariste, le désir profond d'une vraie réforme de l'Église, l'opposition, par contre, demeurait sur des points fondamentaux comme l'Eucharistie et l'infaillibilité de l'Église. Surtout, Wake envisageait plutôt une unité des Églises, tandis que Du Pin désirait l'enrichissement de l'unité de l'Église. Il y a là plus qu'une nuance. Cet ouvrage donne dans les seules langues d'origine (latin, français et anglais) toutes les pièces qui constituent le dossier de ce pré-œcuménisme. L'introduction et les notes sont toutes en français. Outre l'intérêt historique et théologique de toute cette correspondance, replacée dans le contexte des débats de ce temps, entre les Églises séparées et à l'intérieur de l'Église catholique, la lecture de ce dossier permettra d'utiles réflexions sur les causes d'échec en matière de dialogue œcuménique.