Date d'ajout : dimanche 02 février 2014
par Gabrielle CADIER-REY
REVUE : LIBRESENS, n° 211 de janvier-février 2014
La Réforme, en ouvrant le culte rendu à Dieu à la participation du peuple chrétien, y a introduit le chant des fidèles en langue vernaculaire. Luther, dans les années où il était moine, avait acquis une solide culture liturgique et musicale, « ce qui lui permettra ultérieurement de traduire le Nouveau Testament et les Psaumes comme des textes chantés et accentués. [Leurs] puissance et qualité ont permis aux musiciens de les intégrer dans les cantates, messes, passions et oratorios jusqu'à nos jours ». Quelques années plus tard, en 1524, Luther publie son premier livre de cantiques, et en 1529 un second recueil paraît, avec 22 chants qui sont de lui. Ce livre aujourd'hui en présente 43 avec la musique à quatre voix, le texte allemand et le texte français, déjà traduit ou traduit par Yves Kéler lui-même. Ces traductions ont toutes une forme poétique qui, bien sûr, suit totalement la mélodie. Chaque choral ou cantique est ici longuement analysé, avec sources des textes et de la musique, et éventuellement comparaison des différentes traductions. L'auteur, pasteur, propose même un répertoire fonctionnel pour chaque dimanche de l'année de l'Eglise.
Dans sa préface, la grande musicologue, Édith Weber, souligne l'apport d'un tel livre, désormais incontournable et destiné, malgré son érudition, à un large public, pas seulement les hymnologues et musicologues, mais tous les musiciens d'Eglise, maîtres de chapelle, chanteurs et organistes. Elle pense même que l'Eglise catholique pourrait utiliser certains de ces chants, à la mélodie multiséculaire, puisque Vatican II a recommandé l'utilisation de la langue vernaculaire.