Date d'ajout : mardi 20 juin 2017
par R. Sw.
LA PAROLE ET LITURGIE, 2, 194
La crise contemporaine de la foi, on l'a souvent affirmé, est finalement une crise d'identité. S'étonnera-t-on si elle affecte aussi l'appareil sacramentaire de l'Église ? C'est tout particulièrement le cas pour la confirmation dont certains iraient même aujourd'hui jusqu'à mettre en question la valeur et, en fin de compte, peut-être l'existence. Les problèmes qui se posent ne sont pas seulement d'ordre pastoral, mais d'abord théologiques. Sacrement de l'adolescence, de l'âge adulte, de l'action catholique, de la mission de l'Église ? Autant d'hypothèses formulées qui attestent du flou doctrinal dans lequel l'Église latine s'est trop longtemps complue à cet égard. Il ne fallait rien moins qu'un maître livre pour reprendre dans une perspective globale tous les grands débats noués autour du sens de la confirmation, depuis les origines jusqu'à nos jours, c'est-à-dire jusqu'au nouveau Rituel romain de la confirmation qui marque une option. Pas moins de six chapitres sont consacrés par l'auteur à l'examen historique du dossier. Au terme d'une minutieuse analyse, il s'essaie à tracer les grandes lignes du renouveau doctrinal et pastoral susceptible de rendre à la confirmation tout son sens comme sacrement de l'effusion de l'Esprit sur le peuple sacerdotal. A partir de cette intention fondamentale, il s'agirait alors de revoir tous les effets particuliers auxquels on s'est attaché ces dernières décades, et spécialement le déroulement normal de l'initiation chrétienne, bien sauvegardé par les Églises orientales : baptême, confirmation, eucharistie. Ce livre est une mine de renseignements, un modèle de probité pour les chercheurs. Théologiens aussi bien que pasteurs devraient y trouver leur compte.