Date d'ajout : samedi 03 novembre 2012
par Yves BRUNAUD
REVUE : PRÉSENT, n° 7717 du Samedi 27 octobre 2012
Les ouvrages sur le château de Versailles, l’histoire de sa construction ou l’état actuel de ses trésors artistiques ne manquent pas. Pierre de Nolhac (1859-1936), qui fut un des plus actifs conservateurs du château de Versailles, lui a consacré plusieurs ouvrages ; parmi lesquels, en 1906, les Jardins de Versailles, qui reste, à ce jour, un ouvrage de référence.
François Chevalier, lui aussi, consacre tout un ouvrage aux seuls jardins. A juste titre, il rappelle que château, jardin et bassins forment une unité : « Devant la beauté du palais, du jardin et des pièces d’eau, d’emblée toute l’Europe a envié Versailles. Il fut pastiché en Russie (le Palais d’hiver à Saint-Pétersbourg), en Espagne (La Granja), en Autriche (Schönbrunn), en Allemagne (Sans-Souci à Potsdam) et en Italie (Caserte). »
Le format oblong du livre, les très nombreuses et excellentes reproductions photographiques qu’il contient, les plans qui donnent une vue claire de telle ou telle partie, en font un ouvrage à lire bien assis dans un fauteuil, mais à emmener aussi avec soi pour accompagner une nouvelle visite.
Après lecture du Jardin dévoilé, on se rend compte qu’on ne savait pas grand-chose du jardin de Versailles ou, du moins, qu’on n’en connaissait pas toute la force symbolique ou allégorique.
Dire des jardins de Versailles qu’ils sont le prototype du « jardin à la française », avec ce que cela suppose d’ordonnancement rationnel et d’harmonie, ne suffit pas. Curieusement, dans le petit livre qu’il a écrit lui-même, Manière de montrer les Jardins de Versailles, Louis XIV n’évoque pas leur signification profonde. Pourtant qui peut croire qu’il a fait installer dans ses jardins statues, vases et autres ornements au hasard ou selon ses caprices. F. Chevalier écrit : « s’il n’avait pas voulu “écrire” quelque chose d’essentiel, il n’aurait pas si minutieusement ordonnancé, vérifié, rectifié le moindre détail. C’est à dessein que les géniaux “inventeurs” de Versailles ont introduit le nombre dans leur création ».
Statues, bassins et fontaines.