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TH n°019 LE CHRÉTIEN DEVANT LA SOUFFRANCE. ÉTUDE SUR LA PENSEE DE JEAN CHRYSOSTOME

TH n°019 LE CHRÉTIEN DEVANT LA SOUFFRANCE. ÉTUDE SUR LA PENSEE DE JEAN CHRYSOSTOME

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Date d'ajout : mardi 18 juillet 2017

par A.-M. MALINGREY

L'œuvre de Jean Chrysostome, qui occupe douze volumes de la patrologie grecque, semble avoir découragé les commentateurs, à notre époque. En dehors des deux gros volumes de Chr. Baur écrits en 1907 dans une perspective historique, nous ne possédions jusqu'ici, comme étude d'ensemble, que celle de L. Meyer, Saint Jean Chrysostome, maître de perfection chrétienne, Paris 1933. Le livre d'E. Nowak vient heureusement prendre la relève.
On pourrait croire que le sujet en est limité, comme celui de bien des articles écrits sur les différents aspects de cette œuvre immense. En fait, la souffrance a occupé une si grande place dans la vie et dans la pensée de Jean que réfléchir sur la manière dont il a réagi devant ce problème, c'est se placer, en quelque sorte, sur un sommet qui donne une vue d'ensemble sur toute son œuvre. Encore est-il impropre de parler de problème dans la mesure où le mot évoquerait un énoncé théorique et ses développements. Jean n'a pas écrit de traité sur la souffrance. II a souffert, il a vu souffrir les autres. Son rôle de prêtre était de consoler, de donner la force de supporter l'épreuve. Le titre du livre plaçant l'homme, le chrétien, devant la réalité, la souffrance, est donc parfaitement choisi.
La nécessité d'un exposé clair et ordonné a conduit l'auteur à adopter un plan logique, satisfaisant en somme. Il fallait bien mettre de l'ordre dans cet enseignement, dans ces témoignages jaillis sous la pression des circonstances. Un premier chapitre recherche les causes de la souffrance, celles qui ne sont, aux yeux de Jean, que de faux raisonnements, celles qu'il considère comme vraies. A celle occasion, E. Nowak a très opportunément étudié les courants qui s'opposaient à la pensée chrétienne, le Manichéisme en particulier et le Fatalisme. Un second chapitre met face à face la souffrance et la réalité mystérieuse de Dieu qui ne se fait connaître à l'intelligence limitée de l'homme que par sa Providence, par l'Incarnation et la Passion du Christ. Un troisième chapitre, tout orienté vers les solutions pratiques, souligne la valeur de la souffrance, pour aider l'homme à l'assumer.
L'intérêt de ce travail est triple. D'abord, il repose sur une connaissance approfondie des textes chrysostomiens, en particulier sur les écrits datant de l'exil. Mais l'auteur ne se prive pas de rapprochements avec le reste de l'œuvre. Il suffit de feuilleter le livre pour constater au bas des pages la quantité de références sur lesquelles s'appuie l'énoncé d'un jugement. Pas d'affirmation gratuite dans ce travail probe et consciencieux. Si une liste des passages cités avait été dressée, elle eut été longue et instructive.
La seconde source d'intérêt, c'est la recherche des influences qui se sont exercées sur la pensée de Jean pour lui suggérer tel ou tel argument. L'emprise de la philosophie païenne sur l'œuvre du grand évêque est indéniable, malgré les protestations de certains bons esprits qui répugnent à la reconnaître, pour ne pas compromettre son renom de sainteté. Sa culture païenne lui a tout naturellement dicté sur la question que pose la souffrance les réponses données par le Stoïcisme qui trouvaient dans son tempérament énergique un écho favorable. Mais sa culture religieuse lui fait donner le dernier mot aux solutions que lui dicte sa foi. Malgré ses dires, il n'y a pas d'opposition radicale entre les deux cultures, mais, étant admise « la réalité mystérieuse de Dieu », selon l'heureuse expression du P. Nowak, un enrichissement de l'une par l'autre, une jeunesse nouvelle insufflée à la morale stoïcienne qui offre, sur le problème de la souffrance, des solutions si proches du Christianisme, malgré des motivations si différentes.
Distinguer dans les textes les analogies et les oppositions irréductibles est une lâche délicate dont on ne peut venir à bout que grâce à une étude soigneuse du vocabulaire. E. Nowak ne s'est pas dérobé à celte lâche et c'est la troisième source d'intérêt qu'on peut trouver dans son ouvrage. L'analyse sémantique des mots essentiels du vocabulaire chrysostomien tels que , p. 42 ; , p. 61 ; , p. 97 ; p. 160 ; et , p. 175 ; et , p. 182, lui permet de nuancer des jugements trop absolus, de montrer comment telle expression utilisée par les Stoïciens s'est chargée, avec le temps, d'un contenu chrétien. II se dégage de cette patiente mise au point une impression de solidité qui donne confiance au lecteur.
Bien qu'il soit de nationalité étrangère, E. Nowak a voulu écrire son livre en français. On aurait donc mauvaise grâce de lui reprocher tant d'incorrections ct de maladresses de style qui déparent ce travail. Mais il est tout à fait regrettable que le censeur auquel il dit avoir soumis son manuscrit n'ait pas été plus exigeant. Qu'il soit permis de signaler aussi que la présentation anonyme placée au dos du volume se termine par une phrase dont nous n'avons pu saisir la portée exacte. On se demande, en effet, ce que peut signifier « l'occidentalisation du Christianisme », quand il s'agit de Jean Chrysostome.
Dans une réédition qui prouvera l'intérêt du texte, il faudra corriger, entre autres, les fautes suivantes : p. 21, n. 10. Ceci et non ce ; p. 22, 1. 3 a. i. une lettre et non la lettre; p. 54, n. 152 faute d'accent sur ; p. 69, n. 228, la façon dont est introduit le texte le rend inintelligible ; p. 71, J. 16 absence d'accent sur  ; p. 74, n. 258, Asyncritiae et non Ansyncritiae; p. 163, n. 138, absence d'accent sur  ; p. 202, li. 17 est mal coupé en fin de ligne ; p. 203, n. 391 absence d'esprit sur  ; p. 215, li. 24 supprimer les accents indûment répétés. Dans l'index des mots grecs, plusieurs fautes d'orthographe et d'accentuation sont à corriger.


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