Date d'ajout : lundi 22 février 2016
par Nicolas CHAMP
REVUE : CARNET DE L'AFHRC 04, 2012
Tracts, brochures, feuillets, signets de communion, feuilles paroissiales, billets, bons points, invitations à une cérémonie, indulgences… sont autant de documents qui sont présents dans l’univers du croyant. Ils sont distribués sur la voie publique, donnés à la porte des églises ou glissés dans les boîtes aux lettres. Trop souvent ils sont jetés ou oubliés alors qu’ils sont la manifestation d’un catholicisme vivant, aux formes multiples. Si les images et les livres de piété sont maintenant des objets essentiels, ces ephemera sont difficiles à trouver. Longtemps négligés par les bibliothèques, généralement non soumis au dépôt légal, ils ne sont pas conservés institutionnellement. Pourtant, sans eux, des pages entières de la vie des communautés chrétiennes disparaissent.
Le constat de ce problème est à l’origine de l’ouvrage coordonné par Philippe Martin qui vient de paraître aux éditions Beauchesne. Les auteurs ici réunis proposent d’abord une réflexion sur la préservation de ce patrimoine fragile. Puis, ils fournissent quelques analyses. En effet, ces documents, apparus avec l’imprimerie, ont été mis au service de toutes les pastorales : favoriser la fréquentation de la messe, développer telle dévotion, lutter contre l’alcoolisme ou la mauvaise presse, accompagner la vie des établissements scolaires, mobiliser les énergies ou les fonds… Réalisés sur des machines rudimentaires dans les sacristies ou produits en millions d’exemplaires par les grandes Croisades du XXe siècle, ils sont les supports de campagnes de communication actives et originales. Brandis lors des guerres de religion, honorés comme des reliques, médités par les dévots, glissés sous le manteau en période de persécution, ils sont la preuve que le catholicisme est une religion de l’écrit.