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TH n°016 LA DOCTRINE EUCHARISTIQUE CHEZ PHILON D’ALEXANDRIE

TH n°016 LA DOCTRINE EUCHARISTIQUE CHEZ PHILON D’ALEXANDRIE

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Date d'ajout : mardi 20 juin 2017

par A. PAUL

RECHERCHES DE SCIENCE RELIGIEUSE, 1974, 3

L'attention que les chercheurs ont toujours portée à l'exégèse allégorique de Philon a trop éclipsé, chez ce dernier, le visage du commentateur liturgique. Telle est l'omission que l'auteur du présent ouvrage a l'intention de combler par l'exposition aussi complète que possible de la doctrine philonienne sur l'eucharistie, présente, dit-il, à chacune des pages de tous les commentaires. L'eucharistie revêt, chez Philon, une importance de caractère sacrificiel liée au sacrifice du Temple. Si l'action de grâces est attachée aux rites agraires, aux récoltes et à leurs bienfaits, elle porte fondamentalement sur l'expérience exodique d'Israël, centrée, on le sait, sur l'Alliance. Ces données traditionnelles s'articulent fort bien dans l'intelligence eucharistique du discours philonien. Elles sont liées à deux autres points de réflexion : la vision du monde et de l'homme par le relais d'une cosmologie et d'une anthropologie culturellement mais aussi traditionnellement situées, et la conception de la vie de l'âme et du développement des vertus, autrement dit la théologie de la grâce. Telles sont l'armature et l'envergure du tissu eucharistique de cet immense corpus que composent les œuvres de Philon.
L'ouvrage débute par une enquête terminologique : l'étude des mots de la famille « eucharistein », avec leurs synonymes et les images connexes. Ce qui permet de saisir, après un détour fructueux par la Bible, à travers la langue des Septante, afin d'y déceler les fondements du couple « eucharistia-eucharistein », quel est l'enracinement de l'eucharistie philonienne dans la Torah mosaïque et dans le système sacrificiel du Lévitique. Le Temple et la Loi sont les lieux centraux de l'ancrage doctrinal à partir desquels s'épanouit comme naturellement la notion de sacerdoce. Le verbe « eucharistein », connu du judaïsme et de la philosophie grecque, dans la fonction polarisatrice qui lui ici est impartie, prend un relief encore jamais atteint. Entrant à découvert dans la voie ouverte du judaïsme alexandrin, Philon développe et conforte une doctrine de l'eucharistie cosmique et anthropologique, avec toutes les composantes disponibles, philosophiques, liturgiques, typologiques et spirituelles dont il a brillamment tiré parti. Il associe l'anthropologie à la cosmologie, l'homme étant perçu comme un monde en miniature. Aussi invite-t-il à l'action de grâces pour l'univers et pour l'homme, considérés comme un tout, et défend-il, contre les thèses matérialistes, l'existence de Dieu, but de l'eucharistie.
Sur ces bases, la théologie philonienne de la grâce va se développer avec une solidité des plus assurées. Philon poursuit son analyse de la vie intérieure. L'eucharistie pour tout le bien qui s'accomplit en l'homme est le remède à l'affrontement, à l'intérieur même de l'homme, entre le théocentrisme et l'anthropocentrisme. (On notera ici, comme trait significatif de la méthode, l'interprétation allégorique du mobilier liturgique et de l'encens, qui figurent le sacrifice de l'âme et celui du monde.) Philon se défie des mérites : l'homme ne peut se croire justifié par ses œuvres ou par ses propres forces. Et il accentue l'action de Dieu, père des vertus, dans la naissance et le développement de celles-ci. Il ne fait qu'étendre à la vie de l'âme la théologie biblique de l'Alliance.
Ce livre est une invitation vigoureuse et une introduction pénétrante à la lecture des œuvres de Philon, qui, selon l'auteur, « prend rang parmi les grands maîtres de la vie spirituelle ». Que l'on permette cependant une remarque. Dans une telle étude, on se serait attendu à des analyses plus poussées sur la fonction du Temple. Il existe un travail pertinent sur ce sujet que l'auteur, manifestement, ignore: V. NIKIPROWETZKY, « La Spiritualisation des sacrifices et le culte sacrificiel au temple de Jérusalem chez Philon d'Alexandrie », Semitica, XVII, 1967, p. 97-116. Cet article nous fait découvrir, chez Philon, l'allégorie du Temple, du sacerdoce et du sacrifice. Loin de négliger le Temple de Jérusalem et ce qu'on y peut faire, Philon lui reconnaît une importance capitale et même une fonction cosmique en tant que reproduction sensible du Temple de l'Univers.


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