Date d'ajout : lundi 01 février 2016
par A. HAQUIN
REVUE : EPHEMERIDES THEOLOGICAE LOVANIENSES, avril 2000
« Les excès ne doivent pas faire oublier qu'une théologie sans expérience est aussi dangereuse qu'une expérience sans théologie » (p. 4 de couverture). Animé de cette conviction profondément actuelle, l'ancien abbé de Saint-Martin de Ligugé reprend ici ses recherches lexicographiques. On se souvient de ses précédentes études en la matière : Le vocabulaire latin de l'expérience spirituelle dans la tradition monastique et canoniale de 1050 à 1250 (Beauchesne, 1989) et Le vocabulaire de l'expérience spirituelle dans la tradition patristique grecque du IVe au XIVe siècle (Beauchesne, 1991). La présente anthologie fait une place particulière aux Pères de l'Église, aux scolastiques et spirituels médiévaux, aux penseurs et aux spirituels de la renaissance, et aux auteurs de l'époque moderne et contemporaine. Parmi ceux-ci, on trouve des moines, des philosophes (F. Hegel et I. Kant, H. Bergson et M. Blondel, etc.), des savants (L. Pasteur, C. Bernard, H. Poincaré, A. Einstein) et des psychanalystes (S. Freud et C.-G. Jung), en tout une centaine de personnalités.
L'Auteur rappelle justement les trois voies de la connaissance énumérées par Bacon : l'autorité (dogme), la raison (spéculation), l'expérience (empirisme). L'expérience croyante est à la base du témoignage ; elle empêche la foi de devenir une simple idéologie. Par ailleurs, l'autorité assure le discernement indispensable des expériences spirituelles; elle donne des repères à la foi de l'individu et de la communauté. Enfin, la raison empêche l'expérience mystique de s'égarer dans la pure subjectivité. Chaque époque a ses préférences, et chaque communauté chrétienne rassemble des sensibilités différentes, mais le dialogue et le discernement sont impératifs.