Date d'ajout : lundi 02 novembre 2015
par Jacques DAGORY
Deux auteurs se sont associés pour produire une œuvre qui est le fruit d'une longue aventure : André Berthier, archiviste et archéologue, utilisant en 1944 les loisirs forcés consécutifs à une grave blessure de guerre, rédige un texte pour lui-même ; près de cinquante ans plus tard, envisageant de le publier, il confie il son ami André Wartelle, prêtre et professeur à l'Institut Catholique de Paris, le soin de le reprendre dans son ensemble, pour finalement aboutir à une refonte totale, qui résume la réflexion de l'un et de l'autre sur leurs vies de chrétiens.
C'est une belle et profonde méditation sur l'espérance, qu'ils nous proposent, nous faisant franchir « le porche du mystère de la deuxième vertu », de cette espérance qui est « la foi que Dieu préfère », pour reprendre les expressions de Péguy, lequel est souvent cité avec saint Augustin et Pascal, à côté d'autres écrivains anciens ou modernes, religieux ou non, de poètes et de peintres, sans compter les nombreuses références scripturaires, surtout évangéliques.
Sur le modèle suggéré d'un triptyque, l'ouvrage comprend trois parties. La deuxième, correspondant au panneau central, est dominée par la figure du Christ mort et ressuscité, qui attire à lui et veut sauver tous les hommes, par son amour crucifié, victorieux et salvifique. La première partie, ou le volet de gauche, dépeint l'humanité inquiète, travaillée par le désir d'amour et de bonheur, et la détresse causée par l'impuissance à le combler. La troisième partie, ou le volet de droite, évoque les intuitions religieuses de l'Antiquité, les attitudes de penseurs et d'artistes devant la vie et la mort.
Les trois panneaux sont éclairés d'une lumière unique, celle de l'amour divin nous ouvrant, au-delà de la souffrance, à la certitude de l'espérance, de l'espérance qui n'est pas trompeuse et illusoire, mais qui est l'attente certaine de la béatitude divine, comme nous y invite, donné en conclusion, le poème d'un moine souhaitant de « mourir avec le sourire », osant faire cette prière: « Oui, bienheureuse mort… Fais sourire nos yeux - Avant qu'ils ne se ferment, et qu'ils s'ouvrent à Dieu ».