Date d'ajout : mardi 11 avril 2017
par L. DEBARGE
ESPRIT ET VIE, septembre 1984
À partir de documents inédits, spécialement correspondances de jeunesse et journal du grand séminaire, M.-T. Perrin retrace les étapes de la formation de Lucien Laberthonnière, depuis sa petite enfance jusqu'à son entrée dans la congrégation de l'Oratoire, où il eut un rôle important, d'abord comme professeur, puis comme supérieur du collège de Juilly. Dans quel milieu a-t-il évolué ? Quelle fut l'ambiance familiale ? Quelle était alors l'atmosphère des collèges, des petits séminaires et des grands séminaires ? Quelles furent ses réactions ? Quels étaient ses sentiments ? Quels facteurs ont pesé sur sa vocation ? Trouve-t-on dans son comportement d'enfance, d'adolescence ou de jeunesse des éléments préfigurant ou annonçant ses orientations futures ?
L'auteur tente de répondre à toutes ces questions. Elle retrace l'ambiance d'une famille rurale, laborieuse et intensément chrétienne, l'atmosphère des petits séminaires d'alors, où élèves et professeurs, issus du même terroir, entretiennent des relations chaleureuses et partagent le même enthousiasme naïf pour la poésie romantique, la vie quotidienne des grands séminaires d'antan, au règlement étriqué et archaïque, le climat bon enfant des petits collèges provinciaux, la vie des paroisses et du clergé ainsi que le fonctionnement interne d'une congrégation enseignante comme l'Oratoire. Ainsi, non seulement nous pouvons suivre l'itinéraire intellectuel et spirituel du Lucien Laberthonnière jusqu'au sacerdoce et jusqu'à la direction du collège de Juilly, mais nous pouvons aussi saisir de l'intérieur la vie des institutions de l'Église en cette fin du XIXe siècle.
Les situations évoquées ont valeur exemplaire.
Bon nombre de prêtres de la première moitié du XXe siècle ont fait des expériences similaires. Bref, cet ouvrage de M.-T, Perrin, précédé de Laberthonnière et ses amis (1975) et suivi récemment du Dossier Laberthonnière (1983) est destiné en premier lieu aux amis de Laberthonnière, à ceux qui restent attachés à sa mémoire, à ceux qui s'intéressent à sa pensée philosophique et religieuse et qui partagent sa conception de l'Église, mais il concerne aussi d'une manière plus large les théologiens du Modernisme et les historiens des institutions religieuses et de la vie quotidienne des Français de la fin du XIXe siècle.