Date d'ajout : dimanche 20 septembre 2015
par B. CLAROT
REVUE : NOUVELLE REVUE THÉOLOGIQUE, octobre 1998
Le premier tome de cette correspondance allait de 1787 à 1804 (cf. NRT, 1994, 993). Après la suppression des Ordres religieux, l'ex-jésuite a fondé deux Instituts de personnes vivant dans le monde : celui des Prêtres du Cœur de Jésus et, avec l'aide de Mlle Adélaïde de Cicé, celui des Filles du Cœur de Marie. En 1804, à cause d'un parent impliqué dans le complot de Cadoudal, le Père est arrêté par Fouché et le restera jusqu'en 1809. Durant sa détention, il réussit à écrire des lettres à Adélaïde et elles sont transmises par sa propre servante ou par une visiteuse. Ce second tome rassemble un lot de 208 lettres allant de 1804 à 1806. Le fait qu'elles pouvaient être interceptées explique leur prudence de ton, l'absence de jugements politiques, le relatif anonymat des personnes évoquées, l'écriture hâtive, l'absence fréquente de date. Outre des nouvelles de sa vie à la prison, il donne surtout des directives pour la direction des deux Sociétés, dont l'existence est menacée par l'autorité politique. Pour lui-même, il est en paix et place sa confiance en Dieu. Il communique aussi avec le Général de la Compagnie de Jésus, restaurée en Russie depuis 1801. Il espérait être libéré à l'occasion du couronnement de l'Empereur en décembre 1804, mais en vain malgré l'intervention du pape alerté par Mlle de Cicé. Celle-ci a souvent besoin d'être réconfortée et beaucoup de lettres s'occupent de la direction spirituelle des membres des deux Sociétés. Il ne subsiste aucune des lettres écrites par Adélaïde.
Les notes sont d'un grand secours pour comprendre le contenu des lettres. Deux annexes résument des rapports du ministre Portalis sur les deux Sociétés fondées par le Père. Trois index clôturent l'ouvrage.