Date d'ajout : mardi 11 avril 2017
par FRAN�OIS LEBRUN
REVUE : HISTORIENS & GÉOGRAPHES, 302
Hervé-Julien Le Sage, fils de paysans bretons, entre à vingt ans, en 1777 chez les Prémontrés de Beauport en Kérity-Paimpol dans le diocèse de Saint-Brieuc. Il devient en 1783 prieur-recteur d'une petite paroisse relevant de Beauport, Boqueho, à 12 km à l'ouest de Saint-Brieuc, mais dépendant de l'ancien diocèse de Tréguier. En 1791, Il refuse le serment à la Constitution civile du clergé et choisit l'exil qui le mène successivement aux Pays-Bas autrichiens, en Suisse, enfin en Silésie et en Pologne, Il fait chaque fois des séjours plus ou moins longs dans des monastères prémontrés Il rentre en Bretagne en 1802, ne peut obtenir de cure, mais devient chanoine titulaire de la cathédrale de Saint-Brieuc. Il fait alors une carrière de prédicateur, prêchant infatigablement dans toute la Bretagne, avant de mourir en 1832. À la fin de son séjour en Europe centrale. Il avait décidé de consigner l'histoire de ses pérégrinations, Sacrifiant à la mode du genre littéraire par lettres. Il avait donné à cette histoire la forme épistolaire, sous le titre "Érasme à Eusébie, ou Mémoires et voyages d'un religieux curé français adressés à une religieuse allemande de son ordre" Le résultat est un récit alerte et vivant, rempli de détails précieux sur les pays où il a vécu et de réflexions qui sont celles d'un religieux éclairé, bon représentant de l'Aufklarung catholique. Conservé dans les archives de l'évêché de Saint-Brieuc, le manuscrit de Le Sage, jamais publié jusque-là, est l'objet de la présente édition, avec les notes nécessaires et une substantielle introduction.