Date d'ajout : mardi 02 mai 2017
par Guy-Thomas B�DOUELLE
REVUE THOMISTE 1980, 4
Un vaste coup d'œil, rapide et irénique, peut aider à prendre une vue d'ensemble de la crise et de ses prolongements. Le P. Boland, S. J., nous le propose dans un petit livre, qui est une reprise de l'article « Modernisme » du Dictionnaire de spiritualité. Assez bien venu pour mériter cette publication séparée, il répond d'abord à son premier propos : montrer comment affleurent, dans cette crise, implicitement ou explicitement, les préoccupations spirituelles. On ne lui en voudra certes pas de ce projet ; on lui reprocherait plutôt de le faire trop discrètement et de respecter un peu trop l'implicite. Mais il est vrai qu'accentuer fait aussitôt entrer dans des cas personnels, et les personnages en question ont ou auront leur article dans le Dictionnaire. Il restait à tracer des lignes où soient marquées le dynamisme, et les évolutions, aussi bien changements que continuité. Entre des « Préliminaires » (p. 5-18), qui donnent un état de la question et une « Conclusion » (p. 119-126), qui envisage, non plus la crise, mais « le modernisme hier et aujourd'hui », quatre chapitres retracent les grands axes : « L'enjeu de la problématique » (p. 19-43) : on voit ici défiler les principaux personnages et se nouer quelques problèmes, plus ou moins profondément mêlés, depuis l'américanisme, la politique sociale et le Sillon, jusqu'aux difficultés proprement intellectuelles d'histoire, de critique, de philosophie, de théologie ; II. « La dynamique religieuse » (p. 45-63) : partant de l'idée newmanienne de développement, on montre d'abord le rôle qu'a eu pour l'histoire Mgr Duchesne et on passe à la longue évolution de Loisy ; III. « Pour une Bglise du cœur » (p. 65-90) : on regroupe aisément sous ce titre presque tous les protagonistes de la crise, mais surtout Laberthonnière et Tyrrell, qui amène à parler de Bremond ; IV. « Du Christ à la christologie » (p. 91-117) : c'est le mémorable débat entre Blondel et Loisy, autour desquels s'agitent divers interlocuteurs, et le bon Hügel, qui espère, bien en vain, les réconcilier. Tout cela est à grands traits ; mais ce survol, bien documenté, est une bonne introduction et, comme toutes les bonnes introductions, il servira plus encore d'aide-mémoire à qui veut se rappeler ce qu'il a depuis longtemps déjà étudié.