Date d'ajout : mercredi 19 août 2015
par B. CLAROT
REVUE : NOUVELLE REVUE THÉOLOGIQUE, 121, 1999
La Communauté Sant'Egidio est un fruit durable de la révolution de 1968. Alors lycéen, son fondateur A. Riccardi voulait changer la société en réformant les hommes, à commencer par soi-même. Fils d'un banquier chrétien, il tint à conserver un mouvement de laïcs. Avec ses camarades, il va aux malades, aux pélerins, aux solitaires, puis aux sidéens, aux drogués, etc. Outre ces contacts personnels et amicaux, son groupe s'intéresse aussi aux problèmes sociaux et politiques sans s'inféoder à un parti. Ils créent une atmosphère de prière et d'écoute de la Parole de Dieu, pour vivre selon l'Evangile, à l'exemple de saint François, et en inventant une organisation souple, inspirée de saint Benoît.
A.R. étudie l'histoire de l'Église et devient professeur d'Université. Il va aux pauvres, crée des communautés de base où tous ont la parole, et développe chez eux la solidarité et l'entraide autour de problèmes concrets. En 1973, arrive un aumônier qui les aidera à créer leur fameuse liturgie du soir. En quête d'un local stable, ils finissent par s'installer dans un couvent désaffecté, propriété de l'État, au Trastevere, quartier populeux, ancien port de Rome. Bientôt, on leur offre la petite église toute proche de Sant'Egidio, qui donnera son nom au mouvement.
Celui-ci reste souple, avec très peu de permanents. Les membres, au nombre de 15.000, possèdent chacun un métier et donnent plus ou moins de temps au groupe. Chaque communauté jouit d'une large autonomie. Il existe plusieurs degrés d'appartenance au mouvement, des prêtres et des religieuses y sont affiliés tout comme quelques protestants, juifs et musulmans. La communauté désire l'ester souple et créative, capable de s'adapter rapidement aux besoins nouveaux. Outre l'aide aux malheureux, elle cherche à favoriser le dialogue interreligieux tout comme la paix dans les pays divisés, en amenant les adversaires à se parler. Ils y ont réussi pour le Mozambique et tentent de le faire pour l'Algérie, le Guatemala, les Balkans, le Liban, etc., partout où ils voient que le peuple désire la paix. Le pape les visite, les écoute et, au besoin, les protège. Ce livre, se termine par quelques prières et hymnes de la communauté.