Date d'ajout : samedi 28 mai 2011
par Franck LEMA�TRE
Unité des Chrétiens n° 162 – avril 2011
Le thème de la primauté de l'évêque de Rome reçoit une attention continue dans les dialogues interconfessionnels menés par l'Église catholique avec les orthodoxes, mais aussi avec les anglicans. La réédition du livre publié en 1978 par R Minnerath – aujourd'hui membre de la Commission internationale de dialogue avec l'Église orthodoxe, et du comité mixte français – est donc la bienvenue. Quatre articles y ont été ajoutés, qui permettent de suivre le développement de la doctrine et de l'institution primatiale depuis les origines jusqu'à aujourd'hui.
Les travaux préparatoires et les discussions pendant le concile Vatican 1 sont ici analysés en détail. Pour le théologien devenu archevêque de Dijon, l'idée dominante de la constitution Pastor Æternus de 1870 est que « seul le pape a la charge de l'ensemble du peuple chrétien et que cette charge, il l'exerce comme un évêque préposé à l'Église universelle », alors que dans Lumen Gentium, « le collège épiscopal uni au pape est aussi investi de cette même charge ». « Vatican 1 a esquissé et Vatican II a clairement mis en lumière le double sujet du pouvoir suprême dans l'Église, établissant une équivalence entre le pape seul d'une part et le collège des évêques uni au pape d'autre part ». Les évêques sont donc, dans leurs Églises respectives, de véritables « vicaires du Christ », et non pas des « icaires des pontifes romains », leur pouvoir de juridiction étant de droit divin.