Date d'ajout : samedi 17 octobre 2015
par N. E.
REVUE : IRÉNIKON
Aujourd'hui encore les catéchumènes de rite byzantin se tournent vers l'Occident pour renoncer à Satan et à ses pompes, et puis vers l'Orient pour se joindre au Christ (pp. 112-3), qui se nomme lui-même la Voie à suivre (p. 73). Nous nous trouvons ici pleinement dans le thème de ce livre, « la métaphore des deux voies » (p. 1). La symbolique de la voie appartient aux « archétypes les plus fondamentaux de la culture humaine » (p. 2). Dès lors rien d'étonnant à la retrouver dans les différentes cultures du monde. L'A. retrace l'existence des « deux voies » dans les cultures du Proche-Orient ancien qui ont une signification pour le développement du christianisme : les Sagesses de l'Égypte Ancienne (ch. 1), le mazdéisme en Perse (ch. II), la culture gréco-romaine (ch. III). Il prépare ainsi le terrain pour traiter de la présence du thème dans les écrits juifs canoniques et extra-canoniques (ch. IV-V), pour aboutir au Nouveau Testament (ch. VI) et à la littérature patristique des quatre premiers siècles (ch. VII-VIII). Il termine par la symbolique des deux voies dans la liturgie baptismale (ch. IX). La thématique de la voie étant à la fois profondément humaine et chrétienne, - la doctrine chrétienne est même appelée « la Voie » dans les Actes des Apôtres (p. 70), - on risque d'oublier qu'elle « a été d'un large usage et d'une grande fécondité dans l'Antiquité » (p. 119) aussi bien juive que païenne. Le mérite de ce livre est de montrer comment la jeune Église se situe par rapport à ces courants et comment elle s'est servi à son tour de cette métaphore, sans d'ailleurs perdre son originalité.