Date d'ajout : lundi 23 novembre 2015
par Jean-Daniel CANDAUX
REVUE : BIBLIOTHÈQUE D'HUMANISME ET RENAISSSANCE, T LXIV, 2002
Dans la collection des « Guides musicologiques » qu'elle dirige avec le concours d'enseignants de l'Université de Paris IV, où elle enseigne elle-même, Mme Édith Weber avait publié en 1980 un premier volume consacré à la Recherche musicologique dont on peut dire que le présent essai constitue le complément naturel. L'ouvrage, qui se veut « mise au point méthodologique », est divisé en deux parties intitulées l'une « Histoire et formation », l'autre « Méthodologie et répertoire ». Une bibliographie, un glossaire, plusieurs tables, un index général des noms et divers appendices complètent l'exposé général, mais ne le rendent pas forcément plus clair ni plus accessible. Il règne une certaine confusion dans la première partie entre les auteurs mêmes des « hymnes » et les musicologues qui ont rassemblé et édité leurs œuvres. La seconde partie déroule, dans une succession de nomenclatures alphabétiques, la « typologie » des temps et couleurs liturgiques, des formes vocales monodiques, des formes vocales concertantes, des formes instrumentales, mais le lecteur non initié aura de la peine à comprendre ce qui caractérise et distingue exactement cantiques, hymnes, répons, cantates, motets, oratorios, etc. On ne saisit pas pourquoi le même tableau de la messe catholique romaine est publié identiquement à deux reprises (p. 105 et p. 213) ni pourquoi la liste des fonds musicaux et hymnologiques (pp. 79-83) ne mentionne que les bibliothèques allemandes. Il est vrai que Mme Weber s'est limitée partout presque exclusivement aux domaines français et allemand - et c'est sans doute l'un des principaux regrets qu'éprouvera l'utilisateur de ce livret. Il faut relever aussi qu'en bonne Huguenote, elle a nettement privilégié l'hymnologie protestante : « les créativités catholiques en langue française (depuis le Concile de Vatican II) sont trop dispersées et trop nombreuses pour être détaillées dans ce guide », écrit-elle pour s'excuser (p. 95). Mais tout cela n'empêche pas l'auteur de plaider avec ferveur la cause de l'hymnologie - discipline « quasi inexistante en France », où il est « indispensable » qu'elle atteigne enfin une « dimension scientifique ». L'avenir dira si cet ouvrage y aura contribué.